Je souhaite vous relater un événement survenu durant mon récent voyage au Sultanat d’Oman avec mon chéri, car c’était puissant; une sorte de métaphore de notre projet à Airelle 9.

Nous avions choisi l’option « aventure » dans notre circuit, avec un des trajets qui empruntait des pistes caillouteuses. Nous étions équipés d’une voiture supposée être tout terrain (Mitsubishi Pajero). L’étape nous conduisait de la capitale Muscat en passant par Rustaq jusqu’à notre hôtel sur les contreforts de la ville de Al Hamra, dans le massif des Monts Hajar.

Nous savions que la distance à parcourir sur la piste était d’une quarantaine de kilomètres. Ce que nous avons relu après coup, c’est qu’il fallait compter 2h30 pour les parcourir… et nous étions parti un peu tard pour le coup…

Un autre constat: j’ai naïvement cru que le tracé sur la carte reflétait la réalité du terrain, ce qui n’était de loin pas le cas! Nous avons ainsi dû rebrousser deux fois de chemin, avant de finalement trouver LA bonne piste à suivre pour traverser le Hajar… Le soleil commençait à décliner derrière les montagnes et on ne voyait toujours par LE col à franchir pour redescendre de l’autre côté. Il nous semblait qu’on descendait pour remonter un peu plus haut à chaque fois…

 

 

C’est après une montée bien raide que le notre véhicule a choisi de faire retentir une alarme stridente, avec un voyant du tableau de bord bien lumineux… Ni une, ni deux, nous nous arrêtons en bord de piste pour consulter le manuel de bord et comprenons bien rapidement que le moteur est en surchauffe… (ce qui était étonnant, vu que nous avions un véhicule supposé être adapté pour ce genre de conduite…).
Nous avons donc attendu patiemment une dizaine de minutes, pour laisser le temps au radiateur de faire sa besogne…

 

 

On repart, mais cette fois, dans l’obscurité, vu qu’entre temps, le soleil s’était couché pour de bon… Il est 18h30 et nous ne savons pas combien de temps ni de kilomètre il nous reste à parcourir avant de retrouver du bitume sous nos roues…

L’accalmie aura été de courte durée, vu que l’alarme a retenti encore à peine quelques kilomètres de là, en pleine montée, au beau milieu de nul part… rebelotte. On s’arrête, on laisse tourner le moteur au point mort pour que le radiateur puisse le refroidir. Cette fois, des indigènes s’arrêtent à notre hauteur (ici, la solidarité est de mise: tu ne laisses personnes sur le bord de la route sans t’arrêter…). Ils nous vident quelques bouteilles d’eau sous le capot, le voyant lumineux s’arrête. On repart, soulagé… mais pas pour longtemps. Cette fois, je sens monter l’angoisse, j’ai beau faire des respirations et calmer mon mental, je suis à bout de nerfs! J’ai envie que ca s’arrête, qu’on redescende de la montagne, de me poser à l’hôtel. Je pleure, je hurle, je libère cette oppression et défèque même sur le bord de route (l’expression chier de peur prend tout son sens dans ces moments-là…)

C’est à ce moment que je me rappelle ma formation en constellations familiales et mon module sur l’enfant intérieur. Je prends conscience que c’est la petite Alexandra qui est totalement paniquée en moi et qui a besoin d’être rassurée. Alors je me prends dans les bras et avec la respiration, je m’apaise et lui dis que tout va bien, qu’on est en sécurité. Je désamorce tous les scenarii que mon mental fait tourner en boucle depuis un moment.

Philippe m’assiste dans mon processus et se fait rassurant: au pire, on peut dormir dans la voiture, repartir quand il fait jour. On a encore de l’eau, on n’est pas en danger de mort… Et tant pis si on n’est pas en mesure de contacter l’hôtel (ah oui, parce que forcément, à ce moment-là, on n’a plus de batteries à nos téléphones…)

Finalement, après 4 arrêts dans la nuit, en pleine montagnes du Hojar, on perçoit la fin du calvaire quand un Omanais qui s’arrête à notre hauteur nous rassure en disant « 2km before road ». Ouf! Il était temps!

C’était sans compter que nous allions encore nous tromper de route pour arriver à l’hôtel, qui était aussi perché sur un pan de montagne accessible par une piste bordée de trous fait par les ouvriers…

Bref, on est arrivé exténués à notre logement à 20h45 (et sur la réserve d’essence, mais ça, mon chéri n’a pas osé me le dire sur le moment… j’avais eu ma dose d’émotions!)

Le parallèle avec notre projet Airelle 9?

Depuis le début de notre aventure, nous sommes sortis de notre zone de confort (piste caillouteuse). Nous traversons des hauts et des bas propres à toute nouvelle entreprise, empruntons des chemins non balisés, des sentiers tortueux et cherchons notre chemin, sans vraiment (sa)voir où il passe, où il va nous mener. Parfois il est tellement sinueux que ca donne presque la nausée… Mais au final, on sait qu’il va nous mener quelque part!

 

 

La leçon de vie que j’en retiens: beaucoup de peurs et de craintes sont justes des constructions de mon mental, un reflet des émotions et des blessures de mon enfant intérieur. Je suis fière d’avoir pu accueillir ces émotions avec Amour et bienveillance et je choisis dès aujourd’hui d’être la meilleure version féminine (maman) et masculine (papa) pour cet enfant qui a besoin de ma protection, de mon soutien, de mon écoute et de mon Amour, pour qu’à trois, nous puissions vivre en harmonie.

 

 

Et quand les doutes et les peurs traversent ma vie, je me remémore tout ce qu’on a déjà créé, réalisé, partagé et mis en place à Airelle 9, dans une gratitude infinie. Je regarde tout le chemin parcouru et je vais de l’avant, un pas après l’autre. Et si la vie me demande de m’arrêter, de ralentir, de patienter, je l’écoute et je suis le rythme, dans la confiance que tout est parfait. Car je me sens soutenue, épaulée et guidée par la Vie.

Et quand on voit l’endroit magnifique où l’on s’est retrouvés après cette aventure, on se dit que finalement, on se réjouit de tous les instants magiques que nous allons vivre à Airelle 9 !

 

 

Et vous, avez-vous aussi vécu des situations en voyage qui sont devenues des leçons de vie?

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